François POMPON
(Saulieu, 1855 - Paris, 1933)
Dix ans avant sa mort, Pompon créé deux de ses œuvres les plus emblématiques, l’Ours blanc de 1922 et la Panthère noire de 1925.
Exécutée en pierre, son unicité la hisse au rang d’une œuvre muséale.
Sa prestigieuse provenance lui confère son caractère d’exception. Achetée par le collectionneur Jacques André en 1928 au Salon des Tuileries à François Pompon lui-même, elle fut conservée dans la famille jusqu’à ce jour. Portraituré par Bernard Boutet de Monvel, mécène de Gustave Miklos, Jacques André (1882-1970) fut un passionné de l’art de son temps, peu connu du grand public mais si important à son époque.
La littérature ne manque pas sur cette œuvre, dont Pompon fait mention dans les livres de comptes. Elle fut vendue en 1928 pour la somme de 7 000 anciens francs.
Figurant ses animaux avec une économie de moyens et une sobriété des formes, Pompon s’en est ainsi expliqué : « Je conserve un grand nombre de détails destinés à disparaître. Je fais l’animal avec presque tous ses falbalas. Autrement je me perds. Et puis, petit à petit, j’élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable. ». Le sculpteur synthétise l’allure de l’animal afin de mieux en rendre l’essence. Son rendu du mouvement, acquis chez Rodin, consiste à réunir plusieurs gestes en un pour en concentrer l’expression. Sa panthère avance, immobile, cernée par une ligne sans bout.
À l’aube du XXe siècle, Pompon sut trouver une alternative à la déconstruction cubiste, « la sculpture sans trou ni ombre », comme il aimait à le dire, construisant une œuvre aux formes pleines, aux contours arrondis, refusant la géométrie et privilégiant les matériaux traditionnels.
