Marcel LEMAR
(Paris, 1892 - Paris , 1941)
« Lémar n’aime pas les bêtes, il en est fou, et si je ne connaissais pas son excellent cœur, immense de naïveté et de profondeur – je me hasarderais à dire qu’il les préfère aux hommes. » (1)
Parallèlement à son activité de facteur, Marcel Lémar, qui n’était encore que Léon-Marcel Marceau, étudiait l’anatomie au Muséum d’Histoire Naturelle, et se rendait quotidiennement au Jardin des Plantes, où il rencontra Pompon ; les deux hommes se lièrent d’une profonde amitié. Dès 1920, son nom figure dans les livrets du Salon des Indépendants, Lémar dessinait alors des animaux en cage et c’est probablement Pompon qui l’encouragea à modeler. En 1925, il abandonna la peinture pour se consacrer à la sculpture. Il exposa régulièrement dans différents salons – le Salon des Indépendants, le Salon d’Automne, le Salon de la Nationale et le Salon des Artistes animaliers, et bénéficia d’une grande renommée.
Lémar était membre du Groupe des Douze – ou Douze sculpteurs animaliers français –, association d’artistes animaliers fondée en 1931 par Pompon et Jeanne Poupelet, et dont les membres étaient Artus, Baugnies de Saint-Marceau, Chopard, Guyot, Hilbert, Adrienne Jouclard, Jouve, Margat et Anne-Marie Profillet. Ainsi, les artistes animaliers formaient une grande famille, ils se réunissaient, organisaient des expositions, constituaient une avant-garde, prônaient une esthétique nouvelle, fondée sur l’animal sujet et la simplification de la forme. Ce milieu artistique constituait ainsi une émulation créative propice à la reconnaissance du public, de la critique et du pouvoir politique.
Le Musée National d’Art Moderne de Paris possède une importante collection de ses œuvres sculptées et dessinées. Ses bronzes étaient fondus par Valsuani à la cire perdue.
(1) Jean-Daniel Maublanc, « Lémar, sculpteur animalier », Mediterranea, septembre 1930
